Né en 1842 à Blackmore, Ronald est le fils de Cornelius Waldon. En 1860, ce jeune homme brillant part étudier les mathématiques à l’université d’Édimbourg. Ses études terminées, malgré les suppliques de son père, Ronald refuse de revenir à Blackmore et reste en Écosse où on lui propose un joli poste à la Bank of Scotland, au sein de laquelle il gravit peu à peu les échelons…
En 1870, à 28 ans, il épouse l’une de ses employées à la banque, Fiona Taylor, avec laquelle il a un fils, Jonathan, en 1872. Continuant son ascension fulgurante, il devient l’un des principaux directeurs de la Bank of Scotland en 1880. En 1885, toutefois, un premier drame vient ternir ce parcours sans faute : alors que leur fils n’a que 13 ans, son épouse meurt d’une « consomption » (sans doute le typhus). Tout entier voué à sa carrière, Ronald confie son fils à une gouvernante et à un précepteur. En 1890, à 18 ans, ce fils écœuré quitte le domicile familial. Ronald ne le reverra jamais et s’en voudra éternellement.
Ayant multiplié, à titre privé, de judicieux investissement immobiliers, Ronald Waldon se retrouve, à l’aube du XXème siècle, à la tête d’une fortune colossale, partageant son temps entre Édimbourg, Londres et Paris. En 1899, il est fait Knight Bachelor par la reine Victoria, pour services rendus au Royaume-Uni, et devient donc « Sir » Ronald Waldon.
C’est lors d’un séjour à l’Hôtel du Rhin, fin 1900, que le banquier, alors âgé de 58 ans, rencontre Anne Chapelle (mère de Lorraine), l’une des femmes de chambres de l’établissement où il descend régulièrement. Quelques jours plus tard, on lui annonce que son père, Cornelius Waldon, vient de livrer son dernier souffle sur l’île de Blackmore. Dévasté, Ronald quitte Paris et retourne sur ses terres natales.
Commence alors pour lui une deuxième vie : il quitte ses fonctions au sein de la Bank of Scotland (dont il reste toutefois actionnaire), achète le tout nouveau Murdoch Manor et s’installe définitivement sur l’île. Les années passent, et Ronald, devient une figure locale, les habitants de Blackmore le considérant à la fois comme un enfant chéri de l’île, revenu après avoir brillamment réussi à l’étranger, et comme un illuminé que l’argent et les drames de la vie ont rendu sinon fou, au moins étrange…
En 1910, âgé de 68 ans, Sir Waldon fait face à un nouveau drame : on lui annonce que son fils Jonathan, qu’il n’a pas vu depuis vingt ans, vient d’être emporté avec son épouse par une épidémie de choléra, et que le couple, qui vivait à Milan, laisse derrière lui une petite fille de six ans. Ronald, effondré, fait aussitôt venir la petite Margaret à Blackmore, où il l’éduque comme sa propre fille, avec un amour paternel infini, décuplé sans doute par la culpabilité qu’il éprouve à présent d’avoir accordé si peu d’attention à son propre fils, dont il ignorait même qu’il vivait en Italie !
En octobre 1925, le vieil homme (qui a désormais 83 ans et a perdu la vue), fait appel à Lorraine Chapelle, fille de son ancien flirt parisien, pour venir enquêter sur l’étrange disparition de sa petite-fille Margareth…