L’île de Blackmore

Géographie de l’île :
Blackmore, inspirée de l’île d’Aurigny (Alderney en anglais) est située dans la Manche, à peu de distance du Cotentin. C’est l’île anglo-normande la plus proche des côtes françaises, à moins de 30km de Cherbourg. L’île culmine à 102 m. d’altitude, fait 6km sur 3km environ. L’est et le sud de l’île en sont les parties les plus élevées, on trouve sur leurs côtes de hautes falaises.
L’île porte le même nom que sa ville principale (on dit toutefois Blackmore Island quand on veut faire la distinction), mais elle abrite également sept petits villages (Liverton, Kimton End, Madison Bay, Newington, Capstone, Dungate et Dartford), ainsi que les ruines d’un château, d’une abbaye et de trois forts. Sur le petit îlot de Bragbury, enfin, se trouve prudemment isolé le Sanatorium, où l’on ne soigne plus seulement les tuberculeux des trois îles, mais aussi les aliénés…
L’approche maritime de Blackmore est dangereuse, il y a de nombreux récifs et de forts courants près de la passe du Raz-Blanchard, et des dizaines d’épaves y gisent encore, dont certaines fort célèbres. Un gros bateau à vapeur, le célèbre Courrier, vient de Guernesey deux fois par semaine (mardi et samedi), pour 4 shillings (5 FF de l’époque), avec une traversée de près de deux heures. On accoste par le nord, en longeant le long brise-lames de Port Brayne, signalé par deux phares, et défendu par le fort Daunay. De là, un omnibus emmène les passagers vers la ville de Blackmore.
Il n’y a pas de train à Blackmore (hormis les restes d’une ancienne voie inutilisable, construite pour amener les pierres nécessaires à la construction du brise-lames), et tous les trajets se font en voiture, en bus ou à cheval.
La plupart des bâtiments et des murs sont construits en pierre sèche, extraite du célèbre granite de Blackmore, très réputé pour son incroyable qualité… La principale industrie de l’île est d’ailleurs l’exploitation des carrières de granite. Enfin, on y cultive essentiellement la pomme de terre et on y élève une race de vaches particulière à l’île.
Une petite histoire de Blackmore :
L’île, dont on ne trouve aucune trace avant le IVème siècle, semble avoir été d’abord occupée par quelques tribus celtes, ayant probablement fui l’occupation romaine à Jersey et Guernesey. Il semblerait qu’à l’époque les celtes la nommaient Arenon (c’est d’ailleurs le nom de l’une des principales places de Blackmore).
Les premiers témoignages écrits, en tout cas connus, à son sujet datent de l’an 612, quand Thomas Blackmore, un pieux moine gallois, vint du Glamorgan pour évangéliser la petite île. Il fit construire une chapelle en son centre (sur le site où se trouvent en 1925 les ruines de l’ancienne église de Blackmore, à savoir la Tour de l’horloge) ainsi qu’une abbaye, dite de Pennygarth, à la pointe nord-est de l’île (il n’en reste que des ruines en 1925). Le moine sera fait saint patron de l’île le siècle suivant, et lui lèguera son nom, qu’elle porte encore aujourd’hui.
Au Xème siècle, alors qu’elle s’est développée sous l’effet de cette christianisation, l’île est envahie par les Normands, si bien qu’en 933, Blackmore, avec les autres îles Anglo-Normandes, est cédée à Rollon et incorporée au duché de Normandie. Lors du rattachement de la Normandie au domaine royal français par Philippe Auguste, en 1204, Blackmore, comme les autres îles de la Manche, reste toutefois la possession du roi d’Angleterre.
Blackmore, convoitée par les Français, sera attaquée de nombreuses fois au cours des siècles suivants, comme au début de la guerre de Cent Ans, en 1338. En 1530, le roi d’Angleterre Henry VIII y fait construire un château qu’il occupe lors de ses rares visites (le Tudor Castle). Le château devint propriété privée de la famille Glover en 1880. En 1925, il est quasiment à l’abandon…
En 1591, le comte d’Essex achète le poste de gouverneur de Blackmore, mais, avant son exécution pour trahison, il loue l’île à la famille Murdoch, qui la conserve. Blackmore reste ainsi dans les mains de la famille Murdoch jusqu’en 1782, quand son dernier et plus mémorable représentant, Phillip Murdoch (considéré comme le grand modernisateur de l’île), disparaît tragiquement en mer. C’est ensuite la famille Gillan (à laquelle appartient toujours, en 1925, le plus grand magasin de l’île, le Gillan’s Department Store) qui s’est emparée de la charge de gouverneur, jusqu’en 1872, quand elle fut remplacée par la famille Glover (Archie Glover est le gouverneur en 1925). Les familles Gillan et Glover sont donc deux des plus célèbres familles de l’île, et elles se détestent copieusement…
Le 7 janvier 1700, un mystérieux météorite, baptisé Ignès, tombe tout près de l’île…
En raison des relations anglo-françaises tumultueuses du début du XIXème siècle, les Britanniques financent entre 1816 et 1820 la construction de trois forts sur le pourtour de l’île (Toduro, Daunay et Victoria). De 1820 à 1856, ces forts sont occupés par des régiments britanniques. En 1856, le rapprochement entre Napoléon III et la reine Victoria, occasionné par leur alliance contre la Russie impériale, entraîne le départ des troupes britanniques, l’île n’étant plus considérée comme un site stratégique de premier ordre. Les forts restent toutefois occupés par la Milice de Blackmore, avant d’être définitivement abandonnés. Quasiment plus entretenus, ils sont en 1925 dans un état déplorable…
Les festivités de la Blackmore Week débutent tous les ans fin ocobre pour se terminer le dernier samedi. C’est l’occasion de foires, de jeux et de compétitions sportives (dont le célèbre Hill Climbing à moto, organisé sur les collines de Dartford par le Blackmore Motorcycle Club), de l’élection de Miss Blackmore, puis, à la fin de la semaine, d’une grande célébration sur le terrain de football.
Les armoiries de Blackmore :
Figurant deux lions se faisant face sur un pont, les armoiries de l’île font référence à celles du duché de Normandie (« de gueules à deux léopards d’or ») : l’ajout du pont symbolisant le lien par-dessus la Manche, entre la Normandie et l’île…
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